« Viens, je t’emmène » c’est la semaine des sorties entre générations, initiée par le magazine Notre Temps et relayée par différents partenaires dont la ville de Rennes. A l’origine de « Viens, je t’emmène… », la lettre d’une lectrice, Odette, décrivant sa profonde solitude et adressée à la rédaction de Notre Temps. En réponse, plus de 300 lettres de lecteurs, apportant soutien et compassion, ont été reçues à la rédaction et renvoyées à Odette, ce qui a donné naissance à de belles amitiés.
Avec l’OPAR, nous avons imaginé « Viens, je t’emmène prendre soin de toi », l’évènement s’est déroulé jeudi après-midi dernier 24 novembre, plusieurs professionnels du bien-être ont répondu présents à l’invitation et de nombreux visiteurs sont venus partager ce moment de détente et de convivialité.
A cette occasion, j’ai animé un temps d’échange sur le thème « Bonheur et solitude sont-ils compatibles ? ». Vaste sujet n’est-ce-pas ?
Nous avons commencé par échanger sur ce que représente le bonheur pour chacun : joie, bien-être, santé, amitiés, sérénité, partage, réussite… chacun exprime ainsi ce qu’il entend par « bonheur ». Je cite les propos de Frédéric Lenoir qui nous dit : « le bonheur c’est la possibilité d’avoir une satisfaction globale et durable de l’existence, c’est être capable de se dire « je suis heureux, j’aime la vie que je mène. Le bonheur n’est pas une émotion mais un état d’esprit, il a donc besoin d’être conscientisé pour être apprécié. ».
Dans un second temps, nous allons visiter ce qui se cache pour chacun derrière le mot « solitude » : instant de silence, de réflexion, puis viennent des mots comme ennui, manque de motivation, dépression, isolement. Le ton est différent. La solitude serait-elle négative ?
La définition elle-même du mot solitude nous met face à un paradoxe : c’est un terme qui renvoie à la fois la souffrance et à la fois une aspiration de sérénité (comme la notion de bonheur, tiens donc !) et de liberté.
Tout au long de notre vie, nous sommes invités à apprendre à vivre ensemble mais, indispensable également, à apprendre à vivre seul, en trouvant dans la solitude un espace de repos, un espace où nous nous ressourçons.
La solitude est différente de l’isolement, il est important de distinguer le fait d’être solitaire du sentiment de solitude. D’ailleurs, qui s’est déjà senti seul(e) au sein d’un groupe ? Puisque la solitude est un sentiment, nous pouvons très bien être entouré par une foule et nous sentir seul, comme nous pouvons nous sentir seul au sein d’un couple. Dans ce cas, le sentiment de solitude peut être rapproché de la mélancolie, voire de l’ennui. Or l’ennui ne m’apparait pas être lié à l’isolement, il arrive plutôt quand nous ne pouvons pas/plus faire ce que nous voulons ou quand nous devons faire quelque chose qui ne nous plait pas…
Alors bonheur et solitude sont-ils compatibles ? Je vous partage ma réponse, je pense que oui bonheur et solitude sont compatibles si et seulement si la solitude est choisie et non subie.
La question suivante pourrait être « comment rester en lien, comment continuer l’apprentissage du vivre ensemble avec l’avancée en âge et les difficultés qui peuvent se présenter ? ».
Curiosité et ouverture sont les deux mots qui reviennent chez chacun en réponse à cette question.
Ce qui ne dépend pas de nous, nous dit Epictète, il faut l’accepter, ce qui dépend de nous, au contraire, il faut l’améliorer, agir au mieux selon ce qui nous est possible. Qu’est-ce qui dépend de moi, quelle(s) solution(s) est-ce que je peux trouver pour me sentir mieux ? La psychologie positive nous aide à élargir notre regard, à cultiver la mémoire des bons moments et à travailler sur nos perceptions pour être plus apaisé et heureux.
Sur le thème de la solitude mais aussi sur la vie et la liberté, je vous invite à aller voir ce magnifique film d’animation réalisé par Jean-François Laguionie : Louise en hiver.
Belle journée à tous,