Un des conseils de vie des centenaires de l’ile d’Okinawa sur lequel je travaille le plus au quotidien actuellement est celui-ci « Moins, c’est plus ».
“Moins c’est plus”, autrement dit, garder 20% (environ) de libre dans ma vie pour :
- l’inattendu : m’offrir la flexibilité d’accueillir des opportunités, des rencontres ou des expériences que je ne peux clairement pas prévoir et en même temps lâcher mon besoin de contrôle.
- la créativité : lorsque mon esprit n’est pas surchargé, il trouve de l’espace pour innover, rêver, et explorer de nouvelles idées (euh pas trop quand même stp ).
- le repos : les moments de calme et de récupération me sont essentiels, si non je vais finir par m’épuiser et ce n’est pas ce que je souhaite.
- l’amélioration personnelle : j’ai besoin de temps pour apprendre, réfléchir, évoluer, ré-ajuster des choix, lire, écouter des podcasts…
- le plaisir simple : ces petites joies qui nourrissent le bonheur au quotidien – prendre un café en terrasse, une balade nature, un fou rire ou simplement apprécier le moment présent avec mes proches.
Finalement, garder cet espace libre, c’est me donner la permission de vivre en équilibre, d’accueillir ce que la vie a de meilleur à m’offrir, sans la pression de remplir chaque minute.
Il s’agit aussi de lâcher des peurs comme la peur de ne pas en faire assez, la peur de dire non, des croyances comme celle de mesurer ma valeur à travers ce que j’accomplis… ou pas etc
À la retraite, adopter le principe du “moins c’est plus” implique de lâcher plusieurs croyances profondément ancrées :
- Croire que l’utilité dépend de l’activité : beaucoup de jeunes retraitées que j’accompagne pensent que pour être “utile”, il faut être actif ou productif. À la retraite, il est essentiel de lâcher cette croyance et de reconnaître que la valeur personnelle ne se mesure pas en fonction de l’efficacité ou des accomplissements.
- L’idée qu’il faut “remplir son temps” : certaines de mes clientes craignent l’ennui et ressentent le besoin de structurer chaque journée. En abandonnant cette idée, on accepte de savourer le vide, de s’ouvrir à la spontanéité, et d’accueillir des moments de calme sans culpabilité.
- Penser que ralentir équivaut à “ne plus avancer” : dans la vie active, on associe souvent progrès et vitesse. À la retraite, il faut comprendre que ralentir peut, au contraire, nous rapprocher de ce qui est essentiel et nous épanouir plus profondément.
- La croyance que le repos est “inactif” ou “improductif” : dans une société où l’on valorise l’action, il est libérateur de redéfinir le repos comme un acte précieux, qui nourrit l’esprit et le corps, et qui est essentiel pour apprécier pleinement chaque instant.
- L’obsession de la “quête de sens” : toute notre vie, on nous pousse à chercher un sens dans nos actions et dans nos rôles. À la retraite, il est libérateur de simplement être, d’apprécier le moment présent sans toujours chercher à donner un but à chaque expérience.
Lâcher ces croyances, c’est finalement permettre à la retraite de devenir un espace de liberté, de ressourcement et de découverte. C’est accepter que le “moins” – moins de contraintes, moins de pression, moins d’objectifs – peut nous offrir “plus” : plus de paix, de liberté, et de bonheur.
Pour moi – et je ne suis pas encore à la retraite – c’est ça le luxe, en tout cas « moins, c’est plus » le meilleur cadeau à me faire !
Et pour toi cela résonne comment le « moins, c’est plus » ?