Un français sur deux connait le terme d’aidant mais six aidants sur dix ne se considèrent pas comme tels… Il y a en France en 2020 plus de 11 millions d’aidants dont 58% sont des femmes, 62% sont en activités professionnelles et 80% ont moins de 65 ans (Chiffres clés des aidants 2020 – Fondation April). Parmi les aides principales apportées, les chiffres indiquent ex aequo les activités domestiques et le soutien moral puis la « surveillance » en téléphonant ou en rendant visite à la personne aidée le soir par exemple.
Faire face à la maladie et/ou au handicap est une très grande épreuve qui change profondément la personne malade comme son entourage. « Pourquoi aider un(e) proche lorsqu’il/elle tombe malade ? » la réponse paraît bien naturelle : on l’aide parce qu’on l’aime. Quand ma fille, alors âgée de six ans a déclaré un diabète de type 1 en 2011, il y a eu un mélange de sentiments de colère, d’injustice « pourquoi elle ? », d’incompréhension, de peurs. Une part de liberté et d’insouciance s’est envolée pour ma puce de 6 ans et pour nous, ses parents et son frère ainé. Peu à peu, en tant que maman (je ne vais pas parler pour elle), j’accepte la maladie chronique, je m’informe, je rencontre d’autres familles grâce à l’association des Jeunes Diabétiques, je l’aide du mieux que je peux dans les gestes du quotidien et je l’accompagne pour la rendre le plus autonome possible car c’est sa maladie pas la mienne, même si à un moment donné j’aurais voulu en tant que maman tout porter à sa place pour la soulager. En 2011 (la même année donc), mon papa est décédé des suites d’un cancer. J’ai fait de mon mieux pour l’accompagner également, pour être à ses côtés dans ses derniers instants et pour soutenir ma maman. Néanmoins, avec l’arrivée du diabète dans la vie de ma fille, dans nos vies, je n’ai pas pu être aussi présente que je l’aurais voulu et j’ai culpabilisé de cela.
Les valeurs, le lien à soi comme aux autres, le rapport au temps, les projets, beaucoup de choses sont bouleversées lorsque nous devons faire face à la maladie d’un enfant, à la fin de vie d’un parent comme je l’ai vécu. Le stress prolongé occasionne une diminution de notre résistance physique et psychique et met notre propre santé en danger : fatigue, manque de sommeil, manque de temps pour soi, incompréhension de la part des « autres », problèmes dans le couple, solitude, difficultés de communication, culpabilité, sentiment d’impuissance…
Comment prendre soin de soi en tant que proche-aidant(e) ?
- Travailler sur l’acceptation ce qui est, voir ce que nous pouvons en faire, ce que nous pouvons en apprendre de cette situation.
- S’accepter soi-même : imparfait(e), vulnérable, fragile mais aussi résilient(e) et persévérant(e).
- Lâcher les 5 messages qui nous conditionnent depuis tout petit(e):
- sois parfait(e)
- fais plaisir
- sois fort(e)
- fais des efforts
- dépêche-toi
- Se donner le droit de faire des erreurs, de se faire plaisir aussi, d’être qui nous sommes, de prendre conscience de nos forces et faiblesses, de demander de l’aide, de faire les choses simplement, de prendre du plaisir, de prendre son temps.
- Changer de regard sur soi-même, développer l’auto-compassion : cesser de se dévaloriser, se donner des messages intérieurs positifs, s’encourager soi-même, s’aimer.
- S’entourer de personnes bienveillantes, inspirantes et ressourçantes.
La métaphore de la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite
Une grenouille nage dans une marmite remplie d’eau. Un feu est allumé sous la marmite de façon à faire monter progressivement la température. La grenouille nage sans s’apercevoir de rien. La température continue de grimper, l’eau est maintenant tiède. La grenouille s’agite moins mais ne s’affole pas pour autant. La température de l’eau continue de grimper. L’eau est cette fois vraiment chaude, la grenouille commence a trouver cela désagréable, elle s’affaiblie mais supporte la chaleur. La température continue de monter, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50 degrés, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite. Cette expérience montre que, lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart de temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte.
Et vous, qui vous soutient ? Réagissez à temps pour prendre soin de vous et de votre santé. En tant qu’aidante et coach de vie, je peux vous accompagner sur ces sujets en rendez-vous individuels mais aussi grâce aux groupes de parole qui vont être programmés très prochainement. Dites-moi si vous aimeriez en faire partie.
- Rencontrer des personnes vivant ou ayant vécu les mêmes difficultés.
- Identifier et exprimer ses émotions, sentiments, besoins dans l’accueil et le non jugement.
- Rechercher des solutions et élaborer des projets.
- Se valoriser et se déculpabiliser.
Je reste à votre écoute pour échanger sur vos ressentis et vos besoins.
Bien chaleureusement,