Se faire plaisir en achetant un bien matériel durable plutôt qu’en s’offrant une expérience plaisante et éphémère pourrait sembler « préférable ». A première vue seulement… En effet, des études révèlent que finalement, même si ces moments de bonheur que procurent un spectacle, une excursion, … sont brefs, ils laissent en nous une trace beaucoup plus durable que celle d’un objet en termes d’émotions positives. D’ailleurs nous l’expérimentons actuellement avec l’absence de vie culturelle et associative, qui nous manque énormément, non ?
Est-ce que cette pandémie nous aurait aider à prendre conscience qu’accumuler encore et toujours plus de biens matériels n’a finalement pas vraiment de sens ? Les randonnées, les concerts, les ateliers de développement personnel etc… sont particulièrement riches en sensations, en découvertes, en apprentissages et en étonnements. Grâce à ces instants de bonheur, nous nous construisons des souvenirs chargés en émotions positives, nous stockons des vitamines mentales comme je dis souvent. Le simple fait de préparer un événement (des vacances, un spectacle, une excursion, une formation, un stage, etc), d’en parler et de s’y projeter mentalement en en rêvant ou en l’imaginant, améliore considérablement notre humeur, notre moral. Dites-moi, quelle sera votre prochaine destination lorsque nous pourrons à nouveau bouger ?
La satisfaction de notre besoin de sécurité peut s’exprimer sur le mode «avoir» et/ou sur le mode «être». La sécurité sur le mode « avoir » peut consister à accumuler toujours plus d’argent et de biens matériels (plus nous en avons plus nous en voulons !). Paradoxalement, l’individu qui construit sa sécurité sur le mode «avoir » est contraint à vivre dans l’insécurité. En effet, comme son besoin de sécurité repose sur ce qu’il «a», il est obsédé par l’idée de tout perdre. Étant donné que mourir peut s’apparenter à une dépossession, celui qui a construit son existence sur le mode « avoir » a souvent peur de la mort.
Comme le dit Jacques Gelé, auteur de l’article paru dans le Ouest-France du 25 mars dernier : « Vivre sur le mode « avoir » lors de notre vieillesse, c’est ressentir un grand nombre de pertes. Toutes ces choses que l’on n’a plus et qu’il faut abandonner : une partie de notre santé, de notre beauté, de notre position sociale… Sans parler des choses très matérielles : la maison que l’on doit vendre, tous ces objets familiers qui ne peuvent pas tenir dans la chambre en institution, etc. Toutes ces pertes font dire aux personnes qu’elles se sentent dépossédées, comme si leur identité n’était plus la même. N’ayant plus rien de ce qu’elles avaient, elles se sentent inexistantes. Selon le psychanalyste Erich Fromm : « Si je suis ce que j’ai, et si ce que j’ai est perdu, alors qui suis-je ? » Et ce n’était pas rare d’entendre des personnes âgées dire : « Je n’ai plus rien, je ne sers plus à rien, la vie n’a plus de sens pour moi. »
La personne qui évolue selon l’être ne trouve pas réellement de sens dans l’accumulation de biens matériels mais plutôt du côté de la relation aux autres et à la nature, elle cherche à évoluer et à dépasser ses blocages et ses zones d’ombre en cultivant les forces de l’amour, l’humilité, le respect, la confiance.
Et vous comment conjuguez-vous notre vie ? Sur le mode AVOIR ou sur le mode ÊTRE ? Peut-être un savant équilibre entre les deux pour nourrir d’une part votre besoin de sécurité et d’autre part pour éviter d’avoir des regrets comme ceux que mentionnent Bronnie WARE, une infirmière australienne qui s’est occupée de personnes en fin de vie pendant plusieurs années. En 2011, elle écrit un livre « les cinq plus grands regrets des personnes en fin de vie« . Elle y développe notamment des thèmes de conversations récurrents afin de nous permettre de nous poser les bonnes questions aujourd’hui et maintenant.
- « J’aurais aimé avoir le courage de vivre comme je voulais, et non pas la vie qu’on attendait de moi ! »
- « Je regrette d’avoir travaillé si dur ! »
- « J’aurais voulu avoir le courage d’exprimer mes sentiments ! »
- « Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes ami(e)s ! »
- « J’aurais aimé m’autoriser à être plus heureux ! »
Je vous laisse méditer tout cela avec les mots du poète Yves Duteil…
Bien chaleureusement,